Santé

Durabilité des masques en tissu : existent-ils une date de péremption ?

L’étiquette ne ment pas, mais elle ne dit pas tout. Les masques en tissu, ces alliés du quotidien, n’obéissent à aucune durée de conservation universelle fixée par l’Europe. Chaque fabricant y va de sa propre règle : certains affichent une échéance, d’autres se bornent à évoquer un entretien régulier, certains se taisent tout simplement sur la longévité réelle du produit.

Pourtant, les laboratoires indépendants sont formels : lavage après lavage, la capacité de filtration s’émousse, sans que le consommateur en soit toujours averti. Le nombre de lavages toléré figure rarement sur l’emballage. Résultat : doutes et questions sur la fiabilité à long terme, et sur la pertinence des consignes adressées au grand public.

Masques en feuille : quelle durée de vie réelle ?

La question du masque en tissu taraude autant les professionnels que le grand public. Un masque barrière, réservé à tous, n’entre pas dans la catégorie des dispositifs médicaux ou des EPI. Il doit tout de même filtrer au moins 70 à 80 % des particules de 3 microns. Son efficacité dépend du respect de règles précises : usage continu limité à 4 heures, lavage à 60 °C pendant 30 minutes, séchage mécanique, repassage à température soutenue (120-130 °C).

Côté durabilité, tout se joue sur le nombre de lavages que le masque peut encaisser sans perdre sa capacité de filtration. Certains fabricants affichent un nombre maximal de réutilisations sur la boîte : mieux vaut s’y tenir pour ne pas jouer avec la protection. S’il n’y a pas de date limite d’utilisation clairement indiquée, les conditions d’entretien ou d’élimination doivent être précisées quelque part. En vérité, la résistance du tissu, la solidité des élastiques et la régularité du nettoyage dictent la durée de conservation réelle.

Ces règles d’utilisation doivent être respectées pour chaque type de masque :

  • Retirez et jetez le masque barrière après 4 heures d’usage continu ou dès qu’il est taché, souillé, ou mouillé.
  • Lavez-le après chaque utilisation, séchez-le mécaniquement et repassez-le si la matière le permet.
  • Inspectez-le avant chaque port : pas de déchirure, pas de déformation.

Le règlement impose que chaque masque indique le nombre maximum d’utilisations autorisées et la durée de port recommandée. Suivre ces indications, et vérifier visuellement l’état du masque, c’est se donner toutes les chances de rester protégé. Les masques chirurgicaux et FFP, eux, répondent à des normes strictes (EN 14683, EN 149) : ils affichent une date de péremption et passent par un processus de certification. Pour les masques en tissu, la vigilance reste du côté de l’utilisateur : pas de place pour l’improvisation.

Quels signes indiquent qu’un masque en feuille n’est plus utilisable ?

Avant de remettre un masque barrière, prenez le temps de l’examiner. Certains signaux ne trompent pas : tissu déchiré, élastique détendu, couture fragilisée, tout cela affaiblit la barrière protectrice. Une simple fente ou un trou, même minuscule, laisse filer les gouttelettes et réduit l’efficacité à néant.

L’humidité est l’autre ennemi. Un masque encore mouillé, qu’il s’agisse de buée, de transpiration ou d’un séchage bâclé, devient un terrain de jeu pour les bactéries. Le risque : transformer la protection en source d’infections. Dès qu’un masque est taché, traces de maquillage, de sécrétions, ou toute saleté visible,, direction la poubelle, glissé dans un sac fermé.

Pour éviter tout risque, gardez à l’esprit les situations qui imposent l’abandon immédiat du masque :

  • Tout signe de déchirure ou faiblesse mécanique : le masque n’assure plus sa fonction.
  • Un masque humide ou mal séché ne doit jamais être remis.
  • La moindre souillure, visible ou suspectée, justifie de ne plus le porter.

Des irritations de la peau ? Rougeurs, démangeaisons, apparition d’acné (« mascné ») : autant d’alertes sur une possible accumulation de micro-organismes, souvent due à un lavage ou un séchage insuffisant. La sécurité du masque dépend autant du nombre de lavages que de la vigilance à chaque port. Tenez compte de la date limite d’utilisation donnée par le fabricant, mais fiez-vous à votre œil : un masque abîmé n’est plus un allié.

Masque en tissu usé suspendu sur un crochet contre un mur blanc

Conseils pratiques pour profiter de votre masque en toute sécurité

Pour maintenir l’efficacité du masque barrière, portez-le avec rigueur et suivez quelques gestes simples, sans compromis. Lavez-vous les mains consciencieusement avant de le manipuler, en saisissant uniquement les élastiques ou les liens. Le masque doit épouser la forme du visage, sans espaces sur les côtés. Un masque mal ajusté perd toute utilité.

Après usage, retirez-le sans toucher la partie externe et glissez-le dans un sac dédié avant de le laver à 60 °C (cycle d’au moins 30 minutes). Préférez le séchage mécanique ; si le tissu tient le coup, un coup de fer à repasser entre 120 et 130 °C renforce l’hygiène.

Voici les précautions à garder en tête pour limiter les risques :

  • N’utilisez jamais un masque tissu à plusieurs : chacun le sien, sans exception.
  • Entreposez le masque dans un endroit sec, hors de portée de la lumière directe.
  • Respectez le nombre maximal de lavages indiqué par le fabricant : au-delà, le masque perd en efficacité.

Sur l’emballage ou la notice, repérez les informations sur la traçabilité (date de fabrication, numéro de lot) et la composition du tissu. Assurez-vous que le masque respecte les critères nationaux, comme ceux de l’AFNOR ou de la DGA. Rappel : le port du masque barrière complète les gestes sanitaires, mais ne remplace ni la distanciation physique ni le lavage des mains.

Un dernier conseil : inspectez votre masque régulièrement. Un accroc, un élastique fatigué ou une odeur inhabituelle ? N’hésitez pas, débarrassez-vous-en. La sécurité ne s’accommode pas du doute.